07 - Pauvre français
- JF
- 19 mars
- 1 min de lecture

Debout Rousseau, Molière et toi Voltaire !
L’orthographe se meurt et le français se perd
La langue phonétique pratiquée sur le Net
Et l’appel des sirènes prônant le French-forget,
Nous condamnent à ne plus consulter notre langue française
Que sur les monuments dressés au Père-Lachaise.
Le champagne très-sec se change en extra-dry
Fêtant l’œuvre à succès devenue best-seller.
Le pull-over a bouté le chandail
Et le sponsor chassé le commanditaire.
Dans ce wargame des mots, le français perd la guerre
Sans espoir de come-back, de retour en arrière.
Et vous, messieurs et dames de l’Académie
Dont l’intégrité du langage est la mission majeure,
Qui vous permet d’user de la métonymie
Qui transforme le joueur en gameur
L’argent liquide en cash
Et l’accident en crash ?
Quant au verlan, ah, le verlan !
Qui fait d’une femme une meuf
Transforme en lanbi un bilan
Un policier ou flic en keuf
Et ce maestro de Stromae
Cherchant partout son père chantant papaouté.
Pauvre Rousseau, pauvre Molière
Votre français s’en va fuyant nos dictionnaires,
Dans l’apathie complice de la gent littéraire
Et vous, tous nos enfants qui après nous vivrez
Veillez sur cette langue que l’on vous a léguée
Et qui, comme autrefois, doit le monde éclairer.
Pauvre français - me rappelle le constat d'Assia Djebar dans son livre "Oran langue morte"