23 - Antoine Barye - 1795/1875
- JF
- 1 août
- 5 min de lecture


Antoine Barye est un sculpteur français renommé pour ses sculptures animalières.
A 21 ans, il intègre un atelier de sculpteur, s’inscrit l’année suivante à l’école royale des Beaux-Arts où il passera sept années.
Sa première œuvre chez un ciseleur réputé
est une pièce d’orfèvrerie représentant un cerf couché.
Pour ce faire, il prend l’habitude de fréquenter le Muséum d’histoire naturelle où il peut observer l’attitude des animaux de la ménagerie
qui deviendront sa source d’inspiration.
S’éloignant du classicisme, ses sculptures et ses peintures, empreintes d’un naturalisme qui va devenir sa marque de fabrique, sont criantes de vérité.
Encensé par les critiques et le public, malgré le peu d’enthousiasme de ses confrères qui lui reprochent sa modernité, il devient membre de l’Institut en 1868.
Souffrant d’une maladie de cœur, il s’éteint à Paris le 25 juin 1875

La Poste française a émis trois timbres auto-adhésifs représentant des œuvres en bronze d’Antoine Barye, le premier en 2013, représentant un tigre de bout, référencé au catalogue Yvert et Tellier n°AA779, les autres en 2018 représentant des chiens et portant les n°AA1517 et AA 1523

Antoine-Louis Barye naît dans un milieu modeste d'artisans bijoutiers, son père, Pierre Barye, est orfèvre lui-même et le place dès l'âge de treize ans chez Fourier, un graveur sur acier qui fabrique des matrices destinées à exécuter, entre autres, les parties métalliques des uniformes de la Grande Armée.
Barye qui apprend tous les métiers du traitement du métal et les techniques d'orfèvrerie, devient un excellent « ciseleur ».
Fin 1816, il s'inscrit à l'atelier privé du sculpteur François-Joseph Bosio et pour compléter sa formation par des cours de dessin et de peinture, il s'inscrit, quelques mois après, dans l'atelier du peintre Antoine-Jean Gros.
Le 7 juillet 1818, il entre à l’École Royale des Beaux-Arts où il continue de recevoir une formation classique et où il restera sept ans sans décrocher le grand prix de sculpture.
Parallèlement, à la fin de l'année 1818, il commence à travailler pour l’orfèvre Fauconnier, et en tant que ciseleur il réalise des motifs de décoration pour des pièces d'orfèvrerie.
Chargé de la réalisation d'un cerf couché pour la décoration d'une soupière, sa première réalisation animalière, il se rend à la ménagerie du « Muséum d'Histoire naturelle » afin d'y étudier l'animal et réalise un cerf couché très réaliste qui déplaît à son patron, habitué à une certaine idéalisation des animaux.
Sans se décourager, Barye prend l'habitude de fréquenter le Muséum pour aller observer et étudier les animaux de la ménagerie et il est intéressant de noter que sa culture animalière se fera sans qu’il ne fasse jamais de voyage en Orient, sa connaissance des animaux sauvages ne s’effectuant qu’à Paris dans des cages ou au Muséum ainsi que dans les livres de chasse et d’animaux de la bibliothèque du duc d'Orléans.
Lors de son premier concours en 1819, dont le sujet est « Milon de Crotone, une main ou les deux mains prises dans un arbre et attaqué par un lion », il obtient une mention honorable.
La figure qu’il présente est déjà empreinte d’un certain naturalisme, son Milon ayant l'expression soucieuse d'un homme et non d'un héros quant à son lion, son réalisme sous-entend qu'il est allé en observer des vrais à la ménagerie du Jardin des plantes.
En 1820, il est « Second Grand prix de Rome » de sculpture avec pour sujet « Caïn maudit par Dieu ».
Il participe ensuite à plusieurs salons :
- En 1831,
o Dans la section peinture, il présente un portrait et des études d’animaux.
o Dans la section sculpture, il présente un « Martyre de saint Sébastien » mais il se fait surtout remarquer avec son « Tigre dévorant un gavial », œuvre tourmentée et expressive, qui va faire de lui le premier sculpteur romantique, comme 'Eugène Delacroix l’est en peinture.
Cette sculpture surprend car, dans cette œuvre, Barye a parfaitement réussi à rendre le réalisme et la violence de la scène.
Il ne cessera plus désormais de produire des chefs-d’œuvre, souvent de petites dimensions, qui vont enrichir les collections des cabinets d’amateurs, des deux côtés de l’Atlantique.
- En 1833,
o Dans la section peinture, il présente six aquarelles représentant des fauves.
o Dans la section sculpture, il présente un « Lion au serpent », sculpture en plâtre aujourd'hui conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Les critiques sont enthousiastes mais ce n'est pas forcément le cas de ses confrères car Barye remet en question les normes établies.
- En 1836,
o Dans la section sculpture, il présente sa version en bronze du « Lion au serpent » et le « Tigre terrassant un cerf » que l’Etat va acquérir pour la somme de 7 000 francs.
En rupture complète avec les tenants de l'académisme qui règnent alors sur « L’Institut », il se voit refuser l’accès au salon de 1837.
Il ouvre alors une fonderie et diffuse lui-même sa production, en employant les techniques modernes de son temps.
Il se lie d’amitié avec Ferdinand-Philippe d’Orléans et devient un des sculpteurs favoris de Napoléon III qui le charge de l'exécution de plusieurs sculptures, de 1854 à 1860, lors des travaux de construction du nouveau « Louvre ».
Au début des années 1850, Barye s’installe à Barbizon et, côtoyant les peintres de « l’École de Barbizon », il réalise de nombreuses huiles et aquarelles qui témoignent de ses qualités de coloriste.
Le 14 octobre 1854, il est nommé professeur de dessin de zoologie au « Muséum d'Histoire Naturelle » et transmet à ses élèves sa passion pour l'observation du monde animal en leur demandant de dessiner des squelettes d'animaux ou en les emmenant faire du modelage devant les bêtes vivantes.
À l’Exposition universelle de 1855, il remporte un vrai succès grâce à une sculpture encore une fois très naturaliste, le « Jaguar dévorant un lièvre ».
Malgré son activité commerciale et sa pratique de l’art qui déroutent les membres de l’Institut, ceux-ci finissent par l’accueillir en leur sein, le 30 mars 1868, et l’artiste connaît aisance et reconnaissance durant les dix dernières années de sa vie.
Antoine-Louis Barye meurt le 25 juin 1875, d’une maladie de cœur dont il souffrait depuis plusieurs années et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise .
La Poste Française honorera la mémoire d’Antoine Barye en émettant trois timbres auto-adhésifs représentant des œuvres de ce célèbre sculpteur,
- le premier en 2013, dans une série intitulée « les animaux dans l’art », figurant un tigre debout, référencé dans le catalogue Yvert et Tellier, sous le n°AA779,
- les deux autres, dans une série intitulée « œuvres d’art en volume représentant des chiens » figurant un épagneul et un basset anglais, référencés dans le catalogue Yvert et Tellier sous les n°AA1517 et AA1523.
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