28 - Nicolas de Myre - 270/343
- JF
- il y a 1 jour
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Nicolas de Myre ou Nicolas de Bari, connu sous le nom de Saint-Nicolas est un grec né à Patare, région historique située au sud de l’actuelle Turquie, et mort à Myre, actuelle Demre, également au sud de la Turquie.
Nommé évêque de Myre, il a probablement participé au premier concile de Nycée, assemblée d’évêques chrétiens convoquée par l’empereur Constantin 1er.
Son culte, attesté depuis le VIème siècle en Orient, s’est répandu dans toute l’Europe depuis l’Italie à partir du XIème siècle.
Canonisé, c’est un personnage populaire et l’un des saints les plus vénérés pour ses nombreux miracles notamment dans l’Eglise orthodoxe.
Protecteur de nombreux métiers, la Saint-Nicolas est célébrée traditionnellement le 6 décembre dans plusieurs pays européens et particulièrement au nord de la France.

Emission d’un timbre par la poste française en 1951
Référence catalogue Yvert et Tellier n°904

Concernant la vie de Nicolas de Myre ou Nicolas de Bari communément appelé Saint-Nicolas il y a peu de fait documenté.
Selon les hagiographies, Nicolas serait né à Patare en Lycie aux alentours des années 270 d’une famille chrétienne grecque.
Son père Epiphanios et sa mère Ioanna décèdent lors d’une épidémie de peste et sous la protection de son oncle, évêque de Myre, qui se charge de son éducation, il est ordonné prêtre et abbé de Sion.
Le successeur de son oncle venant à mourir, la tradition veut qu’il soit désigné évêque de Myre, probablement en l’an 300, par « vox populi ».
Lors des persécutions de 303, consécutives aux édits de Dioclétien, il est arrêté et torturé.
Libéré, il aurait distribué aux pauvres de la ville les richesses dont il aurait hérité, diverses légendes s’étant développées autour de cet épisode.
En 325, il aurait participé au concile de Nicée, farouchement opposé à la doctrine de l’arianisme.
Il aurait d’ailleurs, durant les débats giflé Arius.
Arrêté pour cette raison puis réhabilité à la fin du conseil, il réussit à convaincre l’évêque Théognios de Nicée de la justesse de son point de vue contre Arius.
Jusqu’à sa mort, en 343, il se révélera comme l’apôtre d’une persécution systématique de toutes les religions non-chrétiennes, allant jusqu’à présider à la démolition du temple d’Artémis de Myre, chef d’œuvre de l’antiquité.
Après sa mort, son tombeau attire de nombreux pèlerins.
Ses ossements, conservés jusqu’en 1087 dans l’église Saint-Nicolas de Myre ont la particularité de suinter d’une huile parfumée.
Dans le but d’assurer leur sécurité face aux raids Sarazins, le 9 mai 1087, à l’initiative de plusieurs villes italiennes dont Nicolas est le saint patron, les reliques sont transférées à Bari où la basilique « San Nicola » sera construite à son intention entre 1039 et 1197.
En 1098, la tradition rapporte que le chevalier lorrain Aubert de Varangéville dérobant une phalange, l’aurait rapportée en Lorraine où, devenant un objet de pèlerinage, elle est l’objet de la procession traditionnelle de Saint-Nicolas-de-Port.
D’autres fragments de la relique sont également dispersés :
- à Fribourg en Suisse, le 9 mai 1506, dans la cathédrale Saint-Nicolas.
- En Belgique dans l’église Notre-Dame-à-la-Croix à Croix des Rouveyrons, village de la commune d’Estinnes dans la province du Hainaut
Saint Nicolas a bénéficié très tôt d’une grande popularité visible dès le IXème siècle par son omniprésence dans l’iconographie des églises d’Orient.
La tradition lui attribue une très grande quantité de miracles parmi lesquels :
- « Le miracle des trois vierges »
Le voisin de Nicolas avait trois filles. Ruiné cet homme s’était résigné à les prostituer et Nicolas, apprenant cela, jeta en pleine nuit par la fenêtre ouverte et éclairée de la maison trois bourses pleines d’or, sauvant ainsi la dignité de ces trois jeunes femmes.
- « Le miracle des blés »
La population de Myre souffrant de la famine, Nicolas, profitant de la présence dans un port voisin de navires réfugiés là pour fuir la tempête, réussit à convaincre les armateurs de céder une partie de leur précieuse cargaison de blé contre la promesse que chacun des bateaux arrivera à bon port.
Rendus à Constantinople, la quantité de blé mesurée se révéla être la même quantité que celle mesurée au départ.
- « Le miracle du sauvetage des matelots »
Prêts à mourir lors d’une tempête, des marins appelle Nicolas à leur secours.
L’évêque apparaissant alors sur le navire, les rassure, aide à la manœuvre et s’emparant du gouvernail, les conduits indemnes au port avant de disparaître.
- « Le miracle des deux vases d’or
Un noble qui ne parvenait pas à avoir d’enfant pria saint Nicolas en lui promettant que s’il avait un fils, il lui offrirait un vase d’or.
Un fils lui étant né, il fait fabriquer ce vase, mais l’objet lui plaît tant qu’il décide de le garder et en fait fabriquer un second beaucoup plus ordinaire.
Alors qu’il est en route pour se rendre au tombeau du saint, son fils qui allait chercher de l’eau à la rivière, tombe et se noie.
Malgré sa douleur, le père poursuit sa route et, parvenue dans l’église de saint Nicolas, pose le vase sur l’autel.
Au même instant, une force invisible le repousse et jette le vase à terre.
L’enfant qu’on croyait noyé apparaît alors, tenant le premier vase et disant qu’alors qu’il se noyait saint Nicolas l’avait sauvé.
Le père émerveillé et éperdu de reconnaissance laissa alors les deux vases sur l’autel.
- « Miracle du Sire de Richecourt »
Vers 1230, le chevalier lorrain Cunon de Richecourt, ayant été fait prisonnier au cours de la sixième croisade, aurait prié saint Nicolas la veille de sa mise à mort.
Le lendemain matin, il se serait réveillé, encore attaché, sur les marches de l'église de Saint-Nicolas-de-Port et ses chaînes seraient tombées d'elles-mêmes durant l'office qu'il suivit alors.
On les suspendit à un pilier de la nef et, en souvenir de cette miraculeuse délivrance, une procession se déroule tous les ans depuis 1245 à Saint-Nicolas-de-Port.
- « Le miracle du sauvetage de Saint-Louis et de sa famille »
En revenant de croisade par bateau avec sa femme, sa garde et ses enfants, le roi Louis IX fut pris dans une violente tempête aux environs de Chypre.
La reine se met à prier et, sur les conseils du sire de Joinville, elle promet à saint Nicolas que s'il les sauve, elle lui offrira une nef d'argent pour son église de Port dans le Duché de Lorraine.
À peine Joinville s'est-il porté garant de cette promesse que la tempête se calme. De retour en France, la reine accomplit son vœu et fait faire la nef.
- « Le miracle des trois officiers de Constantin 1er »
Ces trois officiers, chargés de mission en Phrygie, de retour à Constantinople, se voient injustement accusés d’un complot contre la vie du souverain.
Emprisonnés et condamnés à mort, ils invoquent l’évêque de Myre.
Cette nuit-là, l’empereur et son préfet voient en rêve Saint-Nicolas leur ordonner de relâcher les officiers injustement calomniés, faute de quoi un châtiment terrible les attend.
Le lendemain l’innocence des condamnés étant proclamée et ils sont immédiatement libérés.
Ce dernier miracle, transmis de bouches en bouches, enjolivé et déformé, chanté par les trouvères, donnera naissance à la légende des trois enfants enlevés et découpés parle boucher alors « qu’ils s’en allaient glaner aux champs ».
C’est de l’évolution de la représentation de cet évêque que naît la tradition des jouets et friandises offerts dans la nuit du 5 décembre par saint-Nicolas aux enfants sages.
Au XVIe siècle, Luther refuse que cette mission soit confiée à un saint et prône le remplacement des « cadeaux de saint Nicolas » par ceux du « Seigneur Christ » remplaçant le 5 décembre par la fête de Noël.
Toutefois, la fonction convenant probablement mieux à un vieillard barbu qu'au « petit Jésus », c'est ainsi que fut inventé le « Père Noël » du 25 décembre.
Ce dernier ne supplante cependant pas Saint-Nicolas auprès des enfants de Lorraine qui continuent à le fêter traditionnellement chaque année.
En 1951, la Poste Française honorera sa mémoire en émettant un timbre à son effigie sous la référence Yvert et Tellier n°904
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