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27 - Armand Barbès - 1809/1870

  • JF
  • 19 oct.
  • 4 min de lecture
Éternel révolté et conspirateur sans faiblesse
Éternel révolté et conspirateur sans faiblesse










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Armand Barbès est un homme politique français, qui fonde,

au début des années 1830, la société secrète baptisée « Société des Saisons ».


Chef de l’opposition républicaine, il conspire contre Louis-Philippe,

prend la tête de l’insurrection du 12 mai 1839, est arrêté et condamné à mort. Grâce à l’intervention conjointe de Victor Hugo et Lamartine,

sa peine est commuée en détention perpétuelle.


Libéré par la révolution de 1848, il tente de constituer

un gouvernement insurrectionnel et est à nouveau condamné à la même peine.


Gracié par Napoléon III, mais opposé à la France du Second Empire, il préfère s’exiler aux Pays Bas où il meurt le 26 juin 1870 à La Haye.



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Émission d’un timbre par la poste française en 1948

 Référence catalogue Yvert et Tellier n°801




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Armand-Sigismond-Auguste Barbès est le fils ainé d’une famille bourgeoise.

Son père, chirurgien militaire et vétéran de la campagne d’Égypte, ayant été muté en Guadeloupe où il restera jusqu’à la chute de l’Empire Napoléonien, c’est donc à Point-à-Pitre qu’Armand va naitre le 18 septembre 1809.

 

De retour dans l’Aude en 1830, ayant reçu son baptême révolutionnaire et doté d’un physique imposant, il est choisi à 20 ans pour mener le bataillon local de la Garde nationale pendant la révolution de 1830.

Sorti indemne de ces évènements, il s’installe à Paris en 1832 pour entamer des études de droit.

 

La mort de ses parents survient rapidement et lui laisse un héritage si conséquent qu’il n’a plus besoin de travailler pour vivre.

Il va donc se consacrer à sa grande passion, « conspirer pour renverser le régime en place » et en l'occurrence, la monarchie de Juillet.

En effet, tout juste arrivé à Paris, il répond au dramaturge et politicien Étienne Arago « Monsieur, je viens à Paris pour m'instruire, mais aussi pour mettre au service de la cause démocratique ma fortune, mon sang, ma vie. » 

Ayant adhéré à la « Société des droits de l'homme », cette organisation étant accusée d’avoir préparé l’insurrection de 1834, Barbès est arrêté et incarcéré une première fois.

Il est libéré au début de 1835.

 

Le 12 juillet 1835, il aide le journaliste républicain Godefroy Cavaignac à organiser « la grande évasion » de 27 prisonniers de la prison « Saint Pélagie », pourtant réputée « infranchissable », grâce à un souterrain dégagé sous la prison et donnant accès au jardin d’une maison mitoyenne.

 

En 1834, la « Société des droits de l'homme » est à peine démantelée par la police que Barbès fonde l'éphémère « Société des vengeurs » suivie, l'année suivante, par la « Société des familles »

C'est le début de sa longue et tumultueuse « collaboration » avec le révolutionnaire socialiste Blanqui.

Après une arrestation le 10 mars 1836 et une condamnation à un an d’emprisonnement, amnistié en 1837, il demeure quelque temps à Carcassonne où il échafaude les plans d'une nouvelle société secrète et écrit la brochure qui restera sa seule contribution à la littérature révolutionnaire, « Quelques mots à ceux qui possèdent en faveur des Prolétaires sans travail ». 

 

De retour à Paris en 1838, Barbès et Blanqui forment à nouveau une société secrète républicaine baptisée « Société des Saisons ».

En 1839, cette société, beaucoup plus prolétarienne que les sociétés secrètes précédentes, compte environ neuf cents membres.

Blanqui prépare alors un coup d’État et Barbès, retourné à Carcassonne et d’abord réticent, commence par refuser avant d’accepter, ne supportant pas que Blanqui le traite de lâche.

Le 12 mai 1839, quatre cents insurgés parviennent à occuper brièvement l’assemblée, l’hôtel de ville et le palais de justice.

L’insurrection échoue, faute d’armes et de munitions

Blanqui parvient à s’échapper mais Barbès est arrêté, condamné à mort, puis gracié après une intervention en sa faveur de Victor Hugo.

 

Cet échec provoque le divorce entre Barbès et Blanqui.

Les deux hommes, en quelques années, arriveront à se méfier l'un de l'autre et finiront par se détester.

Libéré de prison en 1848, Barbès forme le « club de la Révolution » pour contrer la Société centrale insurrectionnelle de Blanqui, la « Société républicaine centrale »

 

En mars 1848, l'hostilité entre les deux hommes éclate au grand jour à la suite de la publication par le journaliste Taschereau d'un document, soi-disant tiré des dossiers de police, qui prouvait que Blanqui avait trahi ses camarades conspirateurs en 1839.

La plupart des historiens jugent maintenant hautement probable que ce document soit « un faux diffusé par le gouvernement » pour déstabiliser Blanqui.

Pourtant Barbès semble croire à l'authenticité de ce document qui provoquera de terribles et durables divisions parmi l'extrême gauche.

 

Nommé colonel de la Garde nationale du douzième arrondissement, Barbès mène ses troupes contre une manifestation ouvrière menée par Blanqui et le journaliste, membre du gouvernement provisoire de 1848, Louis Blanc.

 

Élu à l'Assemblée Constituante en avril 1848, il représente son département d'origine, l'Aude.

Sa carrière parlementaire sera brève.

En effet, le 15 mai, des manifestants envahissent l'Assemblée afin de déposer une pétition exigeant du gouvernement qu’il s'implique davantage pour la libération de la Pologne.

Barbès, à l'origine opposé à la démonstration, tente d'abord de disperser la foule, mais il semble avoir perdu la tête en découvrant la présence d’Auguste Blanqui.

Dans le but de prendre la tête de la démonstration face à son ennemi, il détourne l’émeute vers l'hôtel de ville, avec l’objectif de proclamer une nouvelle république plus radicale.

L'arrivée de la Garde nationale met fin à ce mouvement insurrectionnel improvisé

Barbès est arrêté et condamné à la déportation, en avril 1849, par la Haute Cour de justice de Bourges, « jugé coupable d’un double attentat ayant eu pour but de renverser le gouvernement et d’exciter à la guerre civile ».

 

Barbès connaîtra donc les geôles des différents régimes :

-         de Louis-Philippe (de 1836 à 1837 et de 1839 à 1848),

-         de la Deuxième République et du Second Empire de 1848 à 1854.

Il montre dans ces épreuves un courage indomptable et chevaleresque, un goût du sacrifice, une acceptation de ses responsabilités qui expliquent certainement le charisme qui était le sien auprès de tous ses contemporains.

Il y a là une part d’irrationnel qui échappe à l’analyse, un « mythe Barbès ».

 

Barbès sera libéré par Napoléon III en 1854, mais opposé au Second Empire, il se retirera dans un exil volontaire à La Haye aux Pays-Bas.

C’est là qu’il meurt le 26 juin 1870.

Il est inhumé au domaine privé de Fourtou, à Villalier dans le département de l'Aude.

 

En 1948, la Poste Française honorera sa mémoire en émettant un timbre à son effigie gravé par Raoul Serres et référencé dans le catalogue Yvert et Tellier, dans la série dédiée au « Centenaire de la révolution de 1848 »  sous le n°801.


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