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25 - Etienne-Vincent Arago - 1802/1892

  • JF
  • 7 sept.
  • 4 min de lecture
Père du timbre-poste
Père du timbre-poste










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Etienne Vincent Arago est un dramaturge et un homme politique français. Républicain démocrate, il fut membre de diverses sociétés secrètes. Directeur général des postes, il est à l’origine de l’usage du timbre-poste.


Opposant au prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, il est condamné à la déportation et se réfugie en Belgique où il est assigné à résidence.


Amnistié au bout de dix ans, son opposition à la régence de l’impératrice Eugénie le rend célèbre auprès du peuple de Paris qui le nomme maire par acclamation.


A la fin de sa vie, il sera conservateur du musée du Luxembourg

et mourra à l’âge de 90 ans le 6 mars 1892.



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Emission d’un timbre par la poste française en 1948

 Référence catalogue Yvert et Tellier n°594




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Dernier de huit enfants, fils de François Bonaventure Arago et de Marie Anne Agathe Roig Etienne-Vincent est certainement l’un des personnages les plus attachants du 19ème siècle.

 

Moins célèbre que son frère François, astronome, physicien et homme d'État français, il entreprend des études au collège de Perpignan puis, durant trois ans, à l’abbaye-école de Sorèze, célèbre établissement tenu par des Bénédictins.

Contraint de quitter ce dernier établissement, sa famille n’ayant plus les moyens d’assumer la charge de ses études, il entre alors comme préparateur de chimie à l’École polytechnique grâce à l’appui de son frère François.

Il y rencontre Auguste Comte et Eugène Cavaignac auprès de qui il forme ses goûts et des opinions politiques républicaines qu'il conservera toute sa vie.

 

Très vite, à peine sorti de l’adolescence, il met en pratique ses convictions, s'initie à la Charbonnerie et en devient un militant si actif qu'il doit quitter Polytechnique.

C'est la première fois qu’on lui fait payer son engagement politique, et ce ne sera pas la dernière.

 

Parallèlement à son gout immodéré et parfois excessif pour la chose publique, il entretient une véritable passion pour l’écriture.

Devenu l’ami d’Honoré de Balzac en qui il retrouve un frère de convictions et de pensée, ils entreprennent en 1822 un ouvrage commun, « L’héritière de Brague » qui connut si peu de succès qu’ils décidèrent de ne pas renouveler l’expérience.

 

Se tournant vers le journalisme qui semblait, dans son esprit, concilier ses deux passions, littéraire et politique, il fonde avec un ami le journal « Le Figaro », mais l’affaire marchant mal, il la cède à un autre ami, Auguste Lepoitevin, qui fera de cette publication hebdomadaire un des premiers journaux de son temps.

 

Dès 1823, jamais à court d’idées et très curieusement, ce républicain militant et actif va se consacrer à l’écriture de pièces de théâtre, dans le style léger des comédies de l’époque, vaudevilles ou mélodrames, ses très nombreuses pièces remportant généralement le succès.

C’est pourquoi en 1829, il obtient la direction du « théâtre du Vaudeville » mais l’établissement connait des saisons médiocres et en juillet 1838 il est détruit par un incendie.

Les actionnaires mécontents renvoyèrent le directeur avec un passif de 250 000 francs qu’Étienne Arago parviendra, en plus de trente ans, à rembourser à tous les créanciers, en étant de ce fait pleinement réhabilité de cette faillite.

 

À côté de ses occupations littéraires et théâtrales, Étienne Arago poursuit ses activités politiques, souvent de façon spectaculaire.

En juillet 1830, durant les journées dites des « Trois Glorieuses », il fait distribuer sur les barricades les armes qui étaient en réserve dans son théâtre.

Un peu plus tard, compromis dans les insurrections républicaines de 1832 puis dans les émeutes d'avril 1834, après la défaite des républicains, il doit se cacher en Vendée pour se soustraire à la police.

En 1847, il expose avec esprit ses idées républicaines dans une dernière comédie en vers intitulée « Les Aristocrates ».

 

Cette page tournée, il décide de jeter toutes ses forces dans les combats politiques et en février 1848, on le retrouve en armes sur les barricades aux postes les plus exposés.

Le 24 février, le jour de l’abdication de Louis-Philippe, il réussit à prendre l’hôtel des Postes et s’installe à la place du directeur.

Il est confirmé dans cette fonction de directeur général des Postes par le gouvernement provisoire dans lequel figure son frère François aux côtés de Lamartine et Ledru-Rollin.

Il démissionne en décembre 1848 lors de l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République.

C’est pourtant sous sa brève administration que l’usage du timbre-poste est décidé et mis en place dans le pays.

 

Élu en avril 1848 à l’Assemblée constituante, il va s’opposer très vivement à la politique du Prince-Président et, en juin 1849, aux côtés de Ledru-Rollin, il est l’une des têtes de la manifestation montagnarde et c’est pourquoi la Haute-Cour de Versailles le condamne à la déportation et à la saisie de ses biens.

Réfugié à temps en Belgique, il est assigné à résidence à Spa et ce n’est que dix ans plus tard, à la signature du décret d’amnistie des proscrits républicains de 1859, qu’il peut enfin rentrer en France.

 

Il renonce alors et pour un temps aux luttes politiques, se consacrant à la production littéraire et écrivant également pour les journaux sous le pseudonyme de Jules Ferney.

Mais ses vieux démons le reprennent et en 1870, avec les parlementaires, il va s’opposer à la Régence de l’Impératrice Eugénie.

Le peuple de Paris l’acclame et en fait son maire, sur proposition de Léon Gambetta.

Ce ne sera en fait qu’un maire bien passager car en novembre 1870, des élections municipales étant organisées, il ne sera pas candidat à sa propre succession.

Élu des Pyrénées-Orientales, là encore il démissionne le 8 février 1871.

 

À la fin de sa vie, passionné par les arts, Étienne sera nommé par Jules Ferry conservateur du musée du Luxembourg.

Il conservera ce poste jusqu’à sa mort le 6 mars 1892, à l'âge de 90 ans.

 

Pour dépeindre cet homme d’exception, il faut citer Muriel Toulotte dans sa biographie d’Étienne Arago qu’elle dépeint ainsi : « Éternellement contestataire, jusque dans sa dernière fonction de conservateur du musée du Luxembourg, souvent démissionnaire mais finissant toujours par reprendre la lutte après chaque déception, il restera toute sa vie, tout un siècle, libre, passionné, attiré par toutes les causes généreuses ».

 

Il est enterré au cimetière du Montparnasse.

 

 

En 1948, la Poste française émettra un timbre à son effigie sous la référence Yvert et Tellier n°594.

 

 

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